Service de Chirurgie Sénologique, Gynécologique, Plastique et Reconstructrice - Paris Professeur Fabrice Lecuru - Institut Curie - Cancers du sein, cancer de l'ovaire, cancer de l'endomètre, cancer du col de l'utérus
  • Cancer de l'ovaire - L'intervention chirurgicale

    L'intervention chirurgicale

    Les stades précoces


    L'exérèse de la tumeur pose généralement peu de problème puisque nécessitant l'ablation d'un ou deux ovaires et des trompes.
    D'autres gestes sont cependant nécessaires afin de vérifier que la maladie est bien limitée à l'ovaire. On réalise systématiquement des biopsies du péritoine, l'ablation de l'épiploon (omentectomie), l'ablation des ganglions du petit bassin (ganglions pelviens) et de l'abdomen (ganglions aortico-caves) ainsi que de l'utérus. Ces interventions peuvent être réalisées par laparotomie c'est-à-dire avec l'ouverture large du ventre, mais également par cœlioscopie (petites incisions, utilisation d'une caméra et de petits instruments).

    Traitements conservateurs


    Dans certains cas, très sélectionnés, avec des tumeurs biologiquement peu agressives, un stade précoce, chez des femmes jeunes désirant encore une grossesse, il est possible d'effectuer un traitement préservant l'utérus et un ovaire. Ces prises en charge, lorsqu'elles sont validées par des équipes entrainées, permettant d'obtenir de bons résultats sur le traitement du cancer et également de bons résultats en termes de grossesse ultérieure. Cette prise en charge ne concerne malheureusement qu'une minorité de patiente.

    Les stades avancés


    L'objectif de la chirurgie est d'effectuer l'exérèse complète de la maladie. Elle nécessite donc l'ablation des 2 ovaires (avec les trompes), de l'utérus (hystérectomie), de l'épiploon (tissu graisseux, situé près de l'estomac : omentectomie), du péritoine malade (très souvent dans les flancs ou sous le diaphragme), mais également de certaines parties du côlon ou de l'intestin grêle. Les ganglions du petit bassin (ganglions pelviens) et les ganglions abdominaux (ganglions aortico-caves) peuvent être également enlevés.

    Ces interventions ne peuvent être réalisées que par une laparotomie c'est-à-dire une ouverture complète de l'abdomen. Elles sont longues (environ 6 h) et exposent à des risques de complications pendant l'intervention (saignements notamment) mais également après l’intervention (infections, péritonites, fistules, thromboses, etc. (3 à 25% des cas selon le type de complication)). Un séjour en réanimation chirurgicale ou en soins intensifs chirurgicaux est systématique après l'intervention afin de vérifier l'absence de complications, d'attendre et d'aider à la reprise des fonctions vitales (alimentation, transit, urine, ect…) et de traiter efficacement la douleur.

    L’intervention est précédée d’un bilan nutritionnel et d’une re-nutrition (et pré-habilitation) dans la majorité des cas.

    Ces interventions nécessitent une anesthésie générale. Elle est aujourd’hui associée à une anesthésie péridurale, qui permet de limiter les douleurs post-opératoires.

    Les protocoles de réhabilitation améliorée, avec un protocole d’anesthésie adapté, la limitation de l’utilisation des drains, une mobilisation précoce, une reprise rapide de l’alimentation, etc. sont couramment utilisés pour améliorer le confort post-opératoire, réduire la durée d’hospitalisation et réduire le risque de complication post-opératoire.
    Après l'intervention, la récupération nécessite une semaine d'hospitalisation, pendant laquelle on constate de la fatigue, une reprise du transit et de l'alimentation, des douleurs essentiellement abdominales.
    Il faut noter que le recours à une équipe entraînée disposant d'un plateau technique complet permet de réduire le risque de complications et d'optimiser la prise en charge.

    Afin de limiter le risque de faire une intervention incomplète, une cœlioscopie est généralement réalisée avant ou au début de la laparotomie. Cette intervention, effectuée sous anesthésie générale, permets grâce à une caméra, introduite par l'ombilic d’explorer le pelvis et l'abdomen et de répertorier les zones saines et les zones atteintes. Elle permet également de faire des prélèvements qui permettent de déterminer le type précis de la tumeur et donc d'adapter le traitement.

    Si le bilan pré opératoire et la cœlioscopie montrent que la maladie peut être enlevée en totalité avec un risque de complication acceptable, on propose de commencer le traitement par l'intervention chirurgicale. Inversement si l'étendue de la maladie ou l'état de la patiente ne permet pas une intervention complète ou expose à un risque trop important de complication, on propose de commencer le traitement par une chimiothérapie. L'intervention chirurgicale sera effectuée dans un 2ème temps.

    Les risques de l'intervention chirurgicale (stades avancés).


    Pendant l'intervention, les risques principaux sont les saignements, les plaies de l'intestin, l'ouverture du diaphragme, les plaies des uretères ou de la vessie, etc.
    Après l’intervention, les complications les plus fréquentes sont les hématomes intra abdominaux ou dans la paroi, les infections urinaires ou au niveau de la cicatrice mais également les hémorragies pouvant nécessiter une nouvelle intervention, des péritonites avec également un risque de ré intervention, des pneumothorax, épanchements pleuraux, etc.
    La fréquence de ces complications ne doit pas être sous-estimée. Elle varie de 3 à 25% selon le type de complication. Les transfusions sanguines sont quasi obligatoires.