Service de Chirurgie Sénologique, Gynécologique, Plastique et Reconstructrice - Paris Professeur Fabrice Lecuru - Institut Curie - Cancers du sein, cancer de l'ovaire, cancer de l'endomètre, cancer du col de l'utérus
  • Cancer de l'ovaire - Ce qu'il faut savoir

    Ce qu'il faut savoir

    Le « cancer de l'ovaire » regroupe en réalité beaucoup de maladies très différentes dans leur expression et leur pronostic.

    Schématiquement on distingue :

    1 - Les tumeurs épithéliales malignes. Ce sont les cancers les plus fréquents, ceux que l'on appelle en général « cancer de l'ovaire ». Ils sont développés à partir des cellules qui recouvrent la surface de l'ovaire ou à partir des cellules de la trompe (et plus rarement du péritoine).

    2 - Les tumeurs rares. Ces cancers représentent moins de 20 % de l'ensemble des cancers ovariens. On en distingue 2 catégories : les tumeurs germinales malignes et les tumeurs du stroma et des cordons sexuels.

    3 - Enfin les tumeurs frontières qui ne sont pas à proprement parlé des cancers mais dont certains aspects et la prise en charge sont souvent proches de celles des lésions néoplasiques.

    Les cancers de l'ovaire correspondent le plus souvent à un carcinome séreux de haut grade, mais il faut savoir qu'il existe d'autres types cellulaires (cancer endométrioïde, carcino-sarcome, etc). La particularité de cette maladie tient à son mode d'extension. La tumeur est en effet directement au contact des organes pelviens (utérus, vessie, sigmoïde et rectum). De plus, les cellules libérées par la tumeur vont pouvoir suivre le fluide abdominal et aller se greffer, sous forme de dépôts (implants), sur tous les tissus et organes de l'abdomen (péritoine, colon, intestin, grêle, épiploon). On passe ainsi rapidement d’une maladie localisée à l’ovaire ou la trompe à une maladie diffuse dans le pelvis et l’abdomen. Inversement les métastases intra-viscérales, dans le foie ou le poumon, sont rares dans cette maladie.

    Ce cancer ne donne pas ou très peu de symptôme au début de la maladie. Ceux-ci sont généralement non spécifiques (gêne abdominale, pesanteur, constipation variable, saignements). Plus tardivement on constate des masses annexielles (de l’ovaire et / ou de la trompe) volumineuses et une ascite responsable d’une augmentation rapide du volume de l’abdomen. Il n'y a pas de test de dépistage efficace capable de trouver la maladie à un stade précoce. Le diagnostic est donc fait dans la majorité des cas à un stade dit avancé lorsqu'il existe des greffes de tissus néoplasique à la surface du péritoine et de multiples organes.

    Le cancer de l'ovaire nécessite une prise en charge complexe faisant intervenir de multiples spécialistes : chirurgiens, oncologues médicaux, pathologistes, radiologues, nutritionnistes, généticiens, etc.… Leur entrainement à la prise en charge de la maladie et leur entrainement à travailler ensemble améliore les résultats. La prise en charge est complexe car il faut faire le diagnostic précis du type de cancer, de son extension, de l'état général de la patiente, des caractéristiques biologiques de la tumeur etc. L’efficacité de ces traitements est liée à l’entraînement de l’équipe (nombre de cas traités, participation ou initiation de protocoles de recherche clinique ou biologique). Enfin, les traitements sont de plus en plus personnalisés, en fonction du type précis de tumeur et de ses caractéristiques biologiques. Par exemple, pour les cancers séreux on distingue les cancers de haut grade (les plus fréquents) des cancers de bas grade. Dans les cancers de haut grade, on distingue ceux qui sont liés à une mutation d’un gène BRCA (environ 20% des cas), ceux entrent dans la cadre du syndrome HRD et les autres.

    Le traitement d’un « cancer de l’ovaire » nécessite donc un diagnostic pathologique et biologique précis avant toute décision de traitement. Le traitement doit tenir compte du sous-type en cause et de la patiente (état général, antécédents, co-morbidité). Il doit être proposé par une RCP experte en pathologie ovarienne et tenir compte des référentiels en cours. Ceux-ci sont disponibles en ligne sur le site de l’Institut National du Cancer (INCa)(www.e-cancer.fr), sur le site du groupe GINECO (référentiels dits de « St Paul de Vence », www.arcagy.org