Service de Chirurgie Sénologique, Gynécologique, Plastique et Reconstructrice - Paris Professeur Fabrice Lecuru - Institut Curie - Cancers du sein, cancer de l'ovaire, cancer de l'endomètre, cancer du col de l'utérus
  • Cancer du col de l'utérus

    Comment poser le diagnostic et quel bilan préalable au traitement ?

    Idéalement, le diagnostic de cancer du col devrait être porté à un stade précoce, avant l’apparition de tout symptôme, grâce à un dépistage par examen gynécologique, frottis cervico-utérin ou test HPV.

    Il doit être également évoqué devant des symptômes non spécifiques : saignements vaginaux spontanés ou provoqués par les rapports sexuels, pertes vaginales, douleurs pelviennes, douleurs lors des rapports sexuels, gène lors de l'évacuation des urines ou des selles… Ces symptômes doivent faire consulter sans délai.

    L’examen clinique permet d’observer le col, de faire des prélèvements (biopsies) et de commencer le bilan.

    L’examen général recherche des anomalies dans les fosses lombaires et les aires ganglionnaires pouvant faire suspecter une extension loco-régionale ou à distance du cancer.

    L’examen gynécologique comprends l’observation du col avec un speculum. Ceci renseigne sur l’aspect, la taille du col et de la tumeur, l’extension au vagin. Des biopsies peuvent alors être faites pour confirmer le diagnostic et donner des renseignements sur le type exact de tumeur.
    On effectue également un toucher vaginal et un toucher rectal qui renseignent sur l’extension locale de la maladie.

    Le bilan va ensuite dépendre du stade de la maladie. On distingue schématiquement les stades précoces et les stades avancés.

    Les stades précoces correspondent aux tumeurs mesurant moins de 4cm de plus grand diamètre et n’ayant pas d’extension en dehors du col (sauf sur une partie minime du vagin).
      - Une conisation peut être proposée pour obtenir des renseignements importants pour le choix du traitement (diagnostic, type histologique, grade, présence d’emboles lympho-vasculaires, taille précise).
      - Chez les femmes jeunes, un traitement conservant le corps utérin peut être envisagé.
      - Une IRM pelvienne et abdominale complète le bilan clinique. Elle renseigne sur la taille du col et de la tumeur, son extension locale (paramètres notamment), sur l’aspect des ganglions pelviens et aortico-caves, les reins, les uretères, etc.
    Le stade FIGO est déterminé en fonction des données cliniques et radiologiques. Il détermine en grande partie le traitement.

    Les stades avancés correspondent aux tumeurs mesurant plus de 4cm de diamètre ou ayant une extension en dehors du col (autre que vaginale limitée).
    Le bilan comporte une IRM pelvienne et abdominale ainsi qu’une TEP-scanner. Cet examen est l’association d’un scanner avec une scintigraphie au 18FDG. Il permet de préciser l’extension, notamment vers les ganglions.
    Le dosage du marqueur SCC (squamous cell carcinoma) est réalisé en cas de cancer épidermoïde.

    En cas de point d'appel clinique ou radiologique, on complète le bilan par un examen endoscopique de la vessie (cystoscopie) ou du rectum (rectoscopie).
    On vérifie également les autres sites pouvant être infectés par l’HPV (vulve, vagin, anus, gorge).